Audrey Rossat, policière et pilote de moto enduro : sur les chapeaux de roue

Audrey Rossat, policière et sportive de haut niveau
Sandrine Sarfati / police nationale

Audrey Rossat, 39 ans, est gardienne de la paix mais aussi pilote de moto depuis plus de 30 ans.

Persévérante et perfectionniste, c’est en ces termes que les proches d’Audrey la décrivent. Deux qualités essentielles sur les pistes d’enduro. Contrairement au motocross, dont les compétitions se tiennent sur des circuits fermés, celles d’enduro ont lieu en milieu naturel et durent plusieurs jours. Arbres, rochers, collines, déserts… Les pilotes affrontent les reliefs naturels. « C’est une discipline dans laquelle il est primordial de savoir s’adapter. En moto, il ne faut pas avoir peur de s’abîmer un peu. Les fractures sont courantes », explique la sportive de haut niveau. « Le mental fait souvent la différence. »

Une règle d’or qu’Audrey a expérimenté elle-même. En 2009, alors que le championnat de France d'enduro s’ouvre au Puy-en-Velay (Auvergne), sa moto connaît des problèmes mécaniques. « J’étais dépitée, j’étais persuadée que je ne remporterais jamais la compétition », confie la motocycliste. « Mon entraîneur m’a alors donné une leçon de morale en rappelant qu’il n’était pas venu pour faire de la figuration ». Audrey finit sur la première marche du podium.

Avant de franchir la ligne de départ, la motocycliste a ses petits rituels : « Je prends toujours un repas avec des pâtes complètes et des œufs pour faire le plein d’énergie. Sur les compétitions d’enduro, on peut uniquement grignoter sur quelques points de ravitaillement. » Audrey ne se sépare jamais de deux porte-bonheurs : autour du cou, une chaîne héritée de sa famille et dans sa poche, une petite peluche tortue qui est devenue sa mascotte. « Elle me représente très bien. Je suis une sorte de tortue ninja qui part doucement et qui finit fort ! ».

C’est à 4 ans et demi qu’Audrey monte sur sa première moto. Vite repérée par un club, elle commence les compétitions dès 8 ans. « J’étais l’une des rares filles mais j’étais toujours dans les 3 premiers finalistes ! » raconte la policière. « C’est tout de suite grisant de remporter des courses dès le plus jeune âge. J’aime la vitesse, l’adrénaline et les sensations fortes ».

En près de vingt ans de carrière, Audrey a vécu de nombreux moments inoubliables, à commencer par sa médaille d’or par équipe en 2008 aux championnats du monde en Grèce. Une première pour l’équipe de France féminine. « L’épreuve finale était un cross. J’ai effectué un tour d’honneur avec le drapeau de la France. J’avais mal aux bras, le drapeau était très lourd. Je souriais et je souffrais en même temps ! ». En 2021, la motocycliste est la première française depuis 15 ans à terminer un Rallye Dakar. Après s’être blessée le 5e jour, elle parvient à poursuivre la compétition. « J’ai beaucoup appris sur le dépassement de soi lors de ces épreuves ». L’année suivante, elle reproduit ce même exploit et boucle son 2nd Rallye Dakar.

Une carrière remplie de médailles en parallèle de son autre carrière : celle dans la police, qu’elle rejoint en 2006. « Passer le concours de gardien de la paix était une évidence pour moi. Protéger la population, s’engager pour la justice, porter l’uniforme… J’aime beaucoup le côté familial qui existe dans les brigades, où l’on peut compter les uns sur les autres ». Audrey est également formatrice en enduro auprès des policiers motocyclistes.

Lorsqu’elle mettra un point final aux compétitions d’enduro, la sportive de haut niveau souhaite rejoindre un service qui allie action et procédure. « Je suis une femme de terrain », conclut-elle.

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