Jules Wallart, 21 ans, est policier réserviste mais aussi sportif de haut niveau de l’équipe police nationale. Sa spécialité : la natation en eau libre (5 et 10 km).
Au départ des courses en eau libre qui se tiennent en mer, en rivière ou sur un lac, plus d’une soixantaine de nageurs s’élancent. Sur certaines compétitions, le nombre peut monter jusqu’à quatre-vingt-dix. « Il faut avant tout être malin et bien se placer pour ne pas être dans le « troupeau » », explique Jules. « Je me mets toujours sur le côté gauche afin de rester vigilant et d’observer mes concurrents quand je respire en crawl. Si possible, je me place dans les pieds d’un nageur pour ne pas prendre sa vague et économiser mon énergie pour la suite ».
Le sportif de haut niveau suit ainsi le conseil de son ancien entraîneur Olivier Antoine : adopter le comportement du « renard des surfaces », expression empruntée au football. « Il faut se placer aux avant-postes et attaquer dès qu’on peut ». Jules se décrit comme une personne avec beaucoup de recul et qui vit « en détente », un atout essentiel pendant les compétitions : « en stressant, on se crispe inutilement, ce qui fatigue plus vite. » En eau libre, un système de carton jaune et de carton rouge sanctionne les nageurs qui se bousculent. Il est donc indispensable de garder son sang-froid afin ne pas répondre aux éventuels coups.
Avant chaque grande échéance, Jules prend soin de boire beaucoup d’eau durant la semaine précédente : « En mer, on peut se ravitailler tous les 1 000 m. On se déshydrate très vite avec le sel. 10 à 15% de la performance dépend de ce critère ».
Natif de Lens (Nord), Jules pratique tout d’abord le foot et le tennis. C’est avec son oncle, maître-nageur, qu’il fait ses premiers pas dans les bassins. « Mes deux grandes sœurs pratiquaient la natation, j’ai voulu prendre exemple sur elles. C’est un sport dans lequel j’avais de bonnes performances alors j’ai poursuivi dans cette voie. » Spécialiste du papillon sur 200 m, il se tourne vers la nage en eau libre l’année de ses 14 ans en intégrant la section sportive du club de Dunkerque Natation. « Je suis l’un des plus jeunes au niveau mondial, c’est une fierté pour moi de rivaliser avec les plus grands. Cela me pousse à me dépasser, à grapiller quelques places à chaque fois. J’aime le fait que chaque compétition soit différente en fonction des conditions météorologiques : on peut avoir une eau calme sur un lac, une mer déchaînée... ».
Il garde particulièrement en mémoire la coupe du monde en Égypte, en 2024, où il décroche la 6e place en individuel et la médaille d’or en relais. « Le parcours forme une sorte de rectangle. À l’aller, il y avait un courant avec un clapot assez difficile, on peinait à avancer. Au retour, par contre, le courant nous était favorable ! ».
Depuis 2023, le nageur a rejoint la police nationale en tant que policier réserviste. Dès sa plus tendre enfance, il se passionne pour l’univers de l’investigation. « Je suis fasciné par les reportages, les articles de presse… En police, on ne sait jamais comment la journée va se dérouler. Avec la natation, on représente les mêmes valeurs : même si je pratique un sport individuel, je suis toujours prêt à encourager mes camarades. On retrouve cet esprit d’équipe dans les brigades. »
Dès que les candidatures pour rejoindre l’équipe police nationale sont lancées en janvier 2023, Jules postule aussitôt. « C’est une chance inouïe de mettre le pied à l’étrier ! L’année prochaine, je passerai probablement le concours de policier adjoint. En tant que membre de l’équipe police, j’apprends énormément de choses humainement et sportivement, c’est un super groupe ! Je remercie la police nationale d’avoir créé ce dispositif. »
Après les Jeux olympiques de 2028 qui se tiendront à Los Angeles, Jules souhaite passer le concours de gardien de la paix. Son projet professionnel ? Intégrer une BAC de nuit.
