Franck Dumoulin, policier et champion olympique en tir

Franck Dumoulin, policier et champion olympique de tir
Franck Dumoulin

À J-100 des Jeux olympiques de Paris, entretien avec Franck Dumoulin. En septembre 2000, il a remporté une médaille d’or aux Jeux olympiques de Sydney (Australie). Aujourd’hui, ce policier de 50 ans est formateur aux techniques et à la sécurité en intervention (FTSI).

C’est à l’âge de 11 ans, à Somain (Nord) que Franck découvre le tir. Pour Noël, il reçoit une carabine à plomb ! Quelques semaines plus tard, il raconte ses premiers essais dans une rédaction à l’école. « Mon instituteur m’a expliqué que c’était dangereux de m’entraîner dans le jardin familial et m’a indiqué qu’il existait des structures spécialisées, je l’ai de suite écouté ! » se remémore le sportif. Après seulement 6 mois dans cette discipline, Franck devient champion de France.

« Le tir m’a plu immédiatement. J’ai vite réalisé de bons résultats, ce qui m’a donné envie de persévérer, d’être toujours plus performant et de viser toujours plus juste », explique-t-il. « Le tir est une vraie école de la vie. Cette discipline permet de travailler de nombreuses qualités dont on a besoin au quotidien : la remise en question, la maîtrise de soi et la gestion des émotions. »

Franck intègre une section sport études en 1988 au CREPS (centres de ressources, d'expertise et de performance sportives) à Talence. L’année d’après, il remporte sa première médaille au championnat d’Europe et est sélectionné en équipe de France. Puis, tout s’enchaîne. Premiers Jeux olympiques en 1992 à Barcelone, premier titre de champion du monde en 1994 à Milan, un second titre de champion du monde en 1998 à Barcelone… Le point d’orgue de sa carrière survient en septembre 2000, aux Jeux olympiques de Sydney. « Les épreuves de tir au pistolet 10 mètres ont eu lieu le premier jour des Jeux. La journée s’est déroulée sans anicroche, j’étais très concentré sans me douter un seul instant de ce que j’étais en train de réaliser… J’ai remporté la toute première médaille d’or pour le clan français. Un moment inoubliable ! » confie Franck. « J’aurais aimé être une petite souris pour me rendre chez les téléspectateurs français et voir leurs réactions au moment de la cérémonie de remise de médailles ! ».

Le sportif est spécialisé dans deux disciplines : le tir à 50 m (discipline réalisée en extérieur avec un 22LR) et le tir à 10 m (discipline réalisée en intérieur avec un pistolet à air comprimé). « Difficile de choisir celle que je préfère tant elles sont complémentaires ! J’aime le fait que la première requiert une recherche accrue de précision mais c’est sur la seconde que j’ai eu mes meilleurs résultats. »

Après 6 olympiades, 1 titre à Sydney, 2 titres de champions du monde, 15 médailles en coupes du monde dont 2 globes de Crystal et trois titres de championnat d’Europe, Franck met un terme à sa carrière de sportif de haut niveau pour devenir formateur aux techniques et à la sécurité en intervention (FTSI). « J’ai toujours apprécié la pédagogie. Cette qualification permet un panel de métiers très variés : on peut travailler auprès de policiers en formation initiale, en formation continue, dans un service ou dans un commissariat… On apprend à maîtriser l’arme de service, on attribue les habilitations pour des armes spécialisées, on transmet les techniques d’intervention et d’interpellations…. ».

C’est en 1998 que Franck rejoint la police nationale en tant qu’enquêteur contractuel (équivalent actuel d’adjoint de sécurité). Il obtient le concours de gardien de la paix mais reporte son entrée à l’école de Périgueux en mars 2001, étant alors en pleine préparation pour les Jeux olympiques de Sydney.

De 2014 à 2018, le policier exerce la fonction de FTSI à la direction zonale du recrutement et de la formation de Bordeaux. Depuis 2018, il est en détachement auprès de la fédération sportive de la police nationale (FSPN) sur la zone sud-ouest. « Je suis en charge de l’organisation de tous les évènements sportifs pour toutes les disciplines pratiquées dans notre ligue avec mes deux collègues ».

Son état d’esprit à J-100 des Jeux olympiques de Paris ? « C’est une grande joie et une grande fierté qu’ils soient organisés sur notre territoire ! J’aurais souhaité les vivre en tant que sportif. Je conseille aux sportifs de l’équipe police nationale de vivre cet évènement planétaire jusqu’à la dernière seconde pour sortir de cette compétition en n’ayant aucun regret. De mon côté, je suivrai les épreuves de très près et commenterai le tir sportif sur une chaîne de TV ».

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